Au début des années 1990, Mercedes-Benz a bouleversé l’univers de l’automobile avec la 190e Evo II, un véhicule qui a su marquer les esprits par son design audacieux et ses performances hors du commun. Ce modèle a été conçu pour dominer les pistes de course, notamment en DTM (Deutsche Tourenwagen Meisterschaft), où il a rapidement acquis une réputation de bête de compétition.
Sous le capot, la 190e Evo II cachait un 2.5 litres 16 soupapes, un moteur capable de délivrer des performances qui, même aujourd’hui, impressionnent. La puissance et la vitesse ne faisaient pas tout : la tenue de route, elle aussi, avait de quoi faire pâlir la concurrence. Impossible de passer à côté de ses lignes tendues, de son aileron XXL, de cette silhouette qui ne laissait personne indifférent. Mercedes-Benz visait alors plus loin que la simple prouesse mécanique : il s’agissait de repousser les frontières du possible, et l’Evo II en est devenu le visage.
Plan de l'article
Un design révolutionnaire et une aérodynamique avancée
La Mercedes-Benz 190e Evo II, apparue en 1990, n’a pas seulement conquis les circuits. Son design, pensé pour en découdre avec la concurrence, a radicalement changé la donne. Derrière ce style, on retrouve deux créateurs majeurs :
- Bruno Sacco, chef d’orchestre du design chez Mercedes-Benz, a mis tout son savoir-faire dans la série 201.
- Peter Pfeiffer, quant à lui, a insufflé des détails qui marquent encore l’identité de la marque aujourd’hui.
La Mercedes-Benz 190, surnommée Baby-Benz, représentait un pari risqué : offrir une Mercedes compacte, plus accessible, sans rien perdre de l’ADN du constructeur. L’histoire démarre le 8 décembre 1982, avec la naissance de la série W 201, assemblée à Sindelfingen et Brême. Rapidement, le modèle trouve sa place sur le marché et prépare le terrain à ce qui deviendra la Classe C.
Aérodynamique et performances
Ce n’est pas une simple question de style. L’Evo II frappe par son aileron imposant, ses ailes élargies. Chaque élément a été pensé pour maximiser la stabilité à haute vitesse et réduire la traînée. Voici ce qui distingue vraiment la 190e Evo II :
- L’aileron arrière hors norme, véritable signature visuelle mais aussi gage d’efficacité sur circuit.
- Les extensions d’ailes, qui contribuent à la maîtrise de l’air et ancrent la voiture dans le sol.
Hans Scherenberg, visionnaire dès 1974, pose les bases d’une Mercedes compacte qui va bouleverser la gamme. Grâce à son travail, la 190 et ses déclinaisons, dont l’Evo II, voient le jour et s’inscrivent durablement dans l’histoire de l’automobile.
Performances et innovations technologiques
Le cœur de la 190e Evo II, c’est le moteur M 102 développé avec l’expertise de Cosworth. Ce bloc 4 cylindres de 1 997 cm³ a été conçu pour la compétition et optimisé pour la fiabilité. Résultat : 235 chevaux sous la pédale, une boîte mécanique à cinq rapports et des accélérations qui n’avaient rien à envier à la concurrence de l’époque.
Un moteur signé Cosworth
Voici ce qui se cache sous le capot, en quelques chiffres :
- Moteur M 102 : 4 cylindres, 1 997 cm³
- Puissance : 235 chevaux
- Boîte manuelle à 5 rapports
Ce n’est pas tout. La participation de HWA, à Affalterbach, a permis d’aller encore plus loin. Châssis repensé, suspension réglable : chaque détail a été affiné pour permettre aux pilotes d’adapter la voiture à chaque piste, à chaque condition, à chaque défi.
Améliorations techniques par HWA
Quelques exemples concrets des innovations apportées :
- Système de suspension ajustable pour un contrôle sur-mesure
- Châssis taillé pour la compétition, rigide et précis
L’électronique n’était pas oubliée. La gestion Bosch Jetronic optimisait l’injection et la régularité du moteur, garantissant des performances constantes, même lors des longs relais sur circuit. Ces avancées technologiques faisaient clairement de la 190e Evo II une pionnière, autant sur le plan esthétique que mécanique.
Succès en compétition et héritage durable
En DTM, la 190e Evo II n’a pas tardé à s’imposer. Elle est devenue le fer de lance de Mercedes-Benz dans cette arène ultra-compétitive, portée par des pilotes de renom. Des noms comme Klaus Ludwig, Kurt Thiim ou Bernd Schneider sont indissociables de ses prouesses. En 1992, Ludwig décroche le titre, Thiim termine second, Schneider complète le podium. L’année suivante, Roland Asch finit vice-champion. Ces résultats ont définitivement installé la 190e Evo II au sommet du DTM.
Performances marquantes en DTM
Quelques repères pour mesurer l’impact de la 190e Evo II en compétition :
- Klaus Ludwig : sacré champion DTM 1992
- Kurt Thiim : deuxième place DTM 1992
- Bernd Schneider : troisième place DTM 1992
- Roland Asch : vice-champion DTM 1993
Le développement de la 190e Evo II a bénéficié de l’expertise de la filiale AMG, menée par Norbert Haug. Chaque composant a été optimisé pour la piste : la performance, l’innovation, la fiabilité. Cette dynamique a posé les bases d’une nouvelle ère pour Mercedes-AMG, qui s’est appuyée sur ce savoir-faire pour ses générations futures.
Un héritage durable
L’influence de la 190e Evo II ne s’arrête pas à la compétition. La modernité des modèles Mercedes-AMG actuels doit beaucoup à cette période : technologies, design, esprit de conquête. La 190e Evo II résonne encore comme un manifeste de l’audace et de l’exigence technique.
L’exportation vers les États-Unis a aussi permis à la Evo II de franchir les frontières, d’installer sa légende sur un marché stratégique et d’ancrer son héritage bien au-delà de l’Europe. Aujourd’hui, elle continue de faire vibrer les passionnés et d’inspirer ceux qui rêvent de repousser les limites. La 190e Evo II n’a pas seulement marqué une époque, elle a ouvert la voie, et la route semble loin de s’arrêter.
